LE CAILLEAU
EXTENSION : ROUTE DU CAILLEAU
À la limite avec la commune de Mornac, sur la D242, c'est un lieu historiquement important pour Breuillet. On voit parfois l’orthographe Caillaud mais le cadastre, à juste titre, lui préfère Cailleau.
Quoi qu’il en soit, on pense immédiatement à l’origine celtique Cail ou plutôt Chail en Saintonge, avec son dérivé Caillasse. Le lieu est manifestement un sol caillouteux. Il s’agit de pierres, mais pas forcément de n’importe quelles pierres si l’on en croit Pierre Ducros : "Au néolithique, un système de routes s’esquisse. Elles étaient bordées de dolmens ce qui permet d’en dessiner le réseau. À défaut des dolmens, dont beaucoup ont été détruits, on recueillera de préciseuses indications grâce aux noms donnés aux parcelles du cadastre, les lieux-dits ; quantité de ces noms ont gardé le souvenir de monuments mégalithiques aujourd’hui disparus : la pierre folle, la pierre levée, le petit cailleau, la grande borne, les chirons." L’origine semble alors se trouver dans le mot Cairn qui signifie champ mégalithique.
Dans La Charente-Maritime, pré-inventaire archéologique, fondation maison des sciences de l’homme, Louis Maurin nous apprend que "l’archéologie aérienne a permis la découverte de vestiges gallo-romains non loin du lieu-dit Le Caillaud".
Au cours de l’entre-deux-guerres, cette zone était couverte de vignes exploitées par la ferme du Cailleau qui employait un nombreux personnel pour les vendanges comme on peut le voir ICI. Cette ferme devait être un ancien logis, peut-être même un château si on se réfère à Robert Colle qui, à propos des protestants s’enfuyant à l’étranger après la révocation de l’Édit de Nantes, donne l’exemple du Seigneur du Caillaud. Plus précis, Émile Jeanneau cite parmi les 10 vassaux relevant de la baronnie de Mornac, en 1749, "Robin de Genouillé du Cailleau (paroisse de Breuillet)". Il évoque aussi "le sieur de Banchereau, propriétaire du domaine de Cailleau près de Mornac" qui hébergea un célèbre prédicant protestant, Pierre Bignon connu sous le nom de Pierre de Bienloin. Quant au pasteur Berton, il narre le départ difficile pour Rotterdam (vers 1750), de Pierre baron d’Aulnis, seigneur de Bourouil et du Caillaud.
Henri Moreau, lui aussi, s’est intéressé au Cailleau : "Cette petite maison noble ne paraît pas remonter au-delà de Louis d’Aulnis au XVIIème siècle. Elle passa ensuite aux mains de différentes familles, par ventes ou héritages, avant d’appartenir à Jean Dubois, capitaine de vaisseau de La Tremblade (1784)." Pourtant, Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, quand il évoque les premiers textes sur l’église de Breuillet, au XIIème siècle, cite Le Caillaud parmi les FIEFS nobles résultant de la division de la paroisse.
Rappelons enfin qu’en 1952, Le Cailleau connaissait une catastrophe aérienne dont les détails sont ICI.