LE BARBEAU
Pour ce toponyme, plusieurs hypothèses sont envisageables :
 Il peut s’agir tout simplement du nom du propriétaire de ces champs, le nom Barbeau étant relativement répandu. On trouve notamment, dans les archives historiques de Saintonge et d’Aunis, mention d’un "Christophe Barthommé, seigneur de Barbeau, capitaine de vaisseau, demeurant à Thaupignac (orthographié ainsi dans le texte), paroisse de Breuillet", en 1723. Le bulletin de la Société des archives d’octobre 1910 ajoute que ce seigneur était Chevalier de Saint-Louis, en 1772. Quant au recueil des actes de la commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure, elle donne au seigneur le titre d’écuyer, et cite l’acte de vente d’Ansoine (Les Combots), en 1744, par "Mr Barbeau de Taupignac à Mr Alexandre Pelletreau". Les terres nommées Barbeau se situant entre Taupignac et La Simandière, notre première hypothèse devient crédible.
Ce toponyme pourrait aussi trouver son origine dans notre patois saintongeais. En effet, le Grand lexique de Xaintonge donne une piste viticole : "Barbeau = Jeune plant de vigne ayant le chevelu, c’est-à-dire garni de petites racines". Mais les plus anciens Breuilletons ne se souviennent pas de vignes dans ce secteur peu favorable à cette culture.
Et s’il s’agissait d’un déformation de Barbot ? En saintonge, le barbot est le scarabée. On peut lire dans les archives de la Saintonge et de l’Aunis une description des armes de la famille Barbot :
"D’or au barbeau de gueules posé en pal ; alias, au chevron accompagné de trois crabes. Nous serions tentés de voir dans ces crabes le coléoptère appelé en Saintonge barbeau."
Enfin, ultime hypothèse : c’est à la définition française du mot qu’il faut se référer. Le Barbeau serait alors un bleuet... Pourquoi pas ? Ou alors, un poisson d’eau douce, ainsi nommé parce qu’il a quatre barbillons. Peu crédible, sauf si l’on observe que les terrains constituant Le Barbeau, se trouvent de part et d’autre du ruisseau du Château vert, dans sa fin de parcours, avant son arrivée au marais de Saint-Augustin. Cette hypothèse nous plaît bien car elle suggère que le ruisseau du Château vert eut dans le passé une plus grande importance que celle que nous lui connaissons. Signalons qu'en patois saintongeais, selon Yany Augiron dans ses Doux Mots, le Barbeau est un "mulet rosé". Si l'hypothèse ichtyologique était validée, on pourrait écrire comme le poète Jacques Béreau, en 1868, dans ses Églogues et autres oeuvres poétiques :
"Parfois se promenant dessus la rive claire
Ou d’un étang profond, ou de quelque rivière,
Avecque l’hameçon qu’il jette dedans l’eau,
Il tire le brochet, le dard ou le barbeau."