GUILLAUMINE
VARIANTES : GRAND GUILLAUMINE, PETIT GUILLAUMINE, PUITS DE GUILLAUMINE
ROUTE DE GUILLAUMINE, IMPASSE DU GRAND GUILLAUMINE
Avant son urbanisation, cette vaste zone proche du Bourg était si boisée qu’au lieu de dire "aller à Guillaumine", on disait "aller en Guillaumine". Comme on le faisait pour les îles : "en Brèze", "en Oléron"... Toutefois, la zone n'était pas entièrement boisée puisqu'une vente sur saisie immobilière publiée par La Seudre, le 3 septembre 1893, notait "une pièce de terre en nature de vigne".
Le Grand Guillaumine (notre photo) se situe entre le Bourg et Le Magarin, tandis que Le Petit Guillaumine est entre le Bourg et La Prade. Dans des archives privées (famille Bossy) de 1757, on note une Prisse de Guillauminne (orthographe respectée) aujourd'hui oubliée. Selon l'acte, "laditte prize contiens le nombres de cinq mil cent vingt-sept carrau deux pieds, qui doit quarantes sol argent de rentes nobles, directes et foncière à la seigneurie de la Roche de Breuillet..."
Avant l’arrivée de l’eau courante, le Puits de Guillaumine (approximativement au fond du cimetière actuel) était particulièrement réputé car en période de grande sécheresse, il ne tarissait pas, et les Breuilletons dont les puits étaient asséchés allaient s’y approvisionner, venant avec leurs seaux, de hameaux parfois fort éloignés. C’est Camille Vignaud, dans le film Mémoire Breuilletonne, l’entre-deux-guerres, qui se souvient de cette particularité. Rien d’étonnant à ce qu’un lieu-dit commémore des vertus aussi essentielles en un temps où l’eau était un bien précieux.
Selon l’historien Pierre Ducros, Geoffroy-Martel s’empare de la Saintonge et la fait passer sous la domination de la Maison d’Anjou, en 1030. Mais auparavant, c’est-à-dire à partir de 950, la Saintonge appartenait aux Ducs d’Aquitaine, véritables souverains indépendants du pouvoir royal : Guillaume Ier Tête d’étoupe, Guillaume II Fier-à-Bras, Guillaume III le Grand. Faut-il voir dans tous ces Ducs Guillaume, l’origine de notre Guillaumine ? Et que faut-il penser des propos de Robert Colle dans son histoire de Breuillet publiée en 1978 par Le Littoral : "Dans le bois de Guillaumine, M. Bouyer a découvert des souterrains du plus grand intérêt. Certains pensent qu’un trésor des Templiers y serait caché." Étonnant ! On objectera néanmoins que l’Ordre du Temple créé en 1129 disparut après le Concile de Vienne, le 13 mars 1312 donc bien après le règne des Ducs d’Aquitaine sur la Saintonge. Mais le lieu s’appelait peut-être déjà Guillaumine...