LES VIGNES
VARIANTES : LES GRANDES VIGNES, LES VIEILLES VIGNES,
LES VIGNES DE LA GROIE, LES VIGNES DE LA PRADE,
LES VIGNES DE LA DÉRIDELLE, LA VIGNE DE L'ORTUGE
On ne doit pas s’étonner du nombre important de toponymes comprenant le mot Vigne(s) (mais aussi le nom d’un cépage : Négrier, Rouge-Fer, Rouge Acier...), dans notre commune. En effet, comme toute la Presqu’île d’Arvert (et même comme dans ce qui est aujourd’hui une partie de la forêt de La Coubre), Breuillet avait une forte vocation viticole. C’était d’ailleurs le cas de toute la Saintonge qui, depuis le XVIIème siècle, avait compris que "le vignoble était la culture dont la valeur ajoutée était la plus grande". C’est ce que nous apprend François Julien-Labruyère à qui nous empruntons aussi les lignes qui suivent :
"Inventé par les Arabes et introduit en Saintonge vers 1600-1610, l’alambic va permettre de fabriquer l’eau-de-vie. Comme celle-ci est beaucoup plus facile à fabriquer que le bon vin (...), chacun se mit à faire de la vigne partout (...). Pendant tout le XVIIème siècle, le vignoble va s’étendre et prendre un caractère envahissant." "Entre 1600 et 1800, le vignoble va passer de 15 000 Ha à plus de 100 000 Ha." "À l’aube du XIXème, cette eau-de-vie prendra l’appellation de cognac, du nom du principal centre de négoce."
"En 1866, le vignoble saintongeais atteint plus de 200 000 hectares, dont 130 000 pour le seul département de la Charente-Inférieure. (...) Il est le plus grand vignoble du monde. Mais dès 1867, l’introduction de plants américains en vue d’un développement plus rapide, allait causer la perte de l’ensemble du vignoble." C’est la crise du Phylloxéra dont les répercussions se firent sentir de nombreuses années. François Julien-Labruyère donne les chiffres des superficies consacrées à la vigne en Charente-Inférieure :
1866 : 130 000 hectares
1882 : 84 045 hectares
1892 : 32 265 hectares
1922 : 54 279 hectares
1955 : 45 558 hectares
En effet, l’activité viticole reprend (en partie) au cours de l’entre-deux-guerres. C’est aussi le cas à Breuillet où chaque petit cultivateur récolte un peu plus que ce qui est nécessaire à la consommation familiale, et où existent des exploitations importantes : le Logis de Chalézac et le Logis du Caillaud. La mutation agricole des années soixante et soixante-dix, en réduisant considérablement le nombre d’exploitations, réduira aussi la superficie consacrée à la vigne. D’autant que notre commune devient alors "résidentielle" et "touristique". Une visite des pages consacrées à la vigne sur le site AUTREFOIS BREUILLET sera particulièrement instructive.
Les toponymes comprenant le mot Vigne(s) sont nombreux. Aussi a-t-il fallu les distinguer. Certaines étaient Vieilles (uniquement dans des archives privées elles-mêmes pas très jeunes), d’autres étaient Grandes (photo de droite), au bord de la Route de Champagnolles, en face des Ramigeards, mais aucune vigne n'y subsiste aujourd'hui. Ces qualificatifs se passent de commentaire... On peut aussi les distinguer grâce au nom du village ou du lieu-dit dont elles sont proches :
- La Groie (photo de gauche), sur le Chemin de la Touche Garnie
- La Prade
- L’Ortuge

- La Déridelle (à l'est du Billeau)
Sur l'ancien cadastre (1837) on note un Bois de la Vigne approximativement situé dans notre actuelle aire de loisirs.