LE CHEMIN DU PUITS
VARIANTE : LES PIÈCES DU PUITS
"Qu'il fût un bien collectif ou qu'il dépendît d'une seule maison, le puits était l'objet de la sollicitude active du groupe humain dont il assurait la vie." Ce propos d'Anne Audier, encore valable aujourd'hui dans certains pays du tiers monde, est confirmé par l'attachement ancestral que les campagnards portent à leur puits. Exemple : à Taupignac.
Goudronné et inauguré en 1978, le Chemin du Puits, qui relie la Route de Royan à Taupignac, ne semble guère poser de problème quant à l’origine de son nom. Les puits étaient nombreux dans nos villages avant l’arrivée de l’eau courante. Toutefois, certains habitants se souviennent qu’il s’est appelé Chemin des Anciens. Et il en ont la nostalgie... Jean-Paul Goulevent nous conte cette histoire :
"Le puits, à l’origine du nom de ce chemin, se trouvait dans sa partie haute, à l’angle avec la route du marais vers Saint-Augustin ; un abreuvoir en pierre était placé devant ; il était utilisé pour donner à boire aux troupeaux qui allaient ou revenaient des prés. De moins en moins utilisé, les arbustes, les ronces, et autres épineux, le cachèrent partiellement. Vers les années 1940, lors d’une bousculade entre animaux, au sein d’un troupeau, une vache tomba dans le puits qui n’était pas assez protégé. À partir de cet événement il fut bouché complètement, et quelques années plus tard, le lieu fut débroussaillé et remis en culture.
Ce Chemin du Puits a depuis toujours été très utilisé par les habitants de Taupignac, à pied, à vélo, avec les charettes à boeufs ou à cheval, pour une raison très simple, c’est qu’il était un raccourci important pour aller à Breuillet. Chemin de terre sur lequel les habitants déposaient eux mêmes des remblais de pierre pour boucher les trous les plus importants, il n’était pas trés carrossable par endroits. Pendant de nombreuses années, les agriculteurs de plusieurs familles ont souvent demandé à la mairie de classer ce chemin, afin qu’il soit enfin entretenu par la commune. En vain.
Si bien qu’en 1978, quand la municipalité accepta de s’en occuper, c’était une grande victoire pour les Taupignacais. Cette victoire étant dûe à la persévérance des anciens, Il a été proposé à la mairie de baptiser ce chemin : Chemin des Anciens... Nouveau refus, et pourtant cela n’aurait été que justice ! Aujourd’hui, c’est toujours le Chemin du Puits. Dommage !"
Quant aux Pièces du Puits (au singulier sur le cadastre de 1837), ce sont les terres situées en bordure du Chemin du Puits (à droite en descendant vers la Route de Royan), même si le cadastre moderne a oublié le "s" de Puits. On trouve d'ailleurs le même toponyme à La Simandière, dans les archives de la famille Tard. Il peut en effet exister des Pièces du Puits dans différents endroits puisque les puits étaient autrefois très nombreux (au moins un dans chaque hameau, parfois plus).
Voir aussi Guillaumine pour Le Puits de Guillaumine.
Note : Dans la partie de territoire cédée à la commune de Mornac en 1883, se trouvait un lieu-dit appelé Pièce du Puits. Il apparaît sur le cadastre de 1837, près de la ferme de L'Étang.